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Exploration spatiale : conférence de grands astronautes français

18 mai 2021

Alors que Thomas Pesquet s’est envolé le 23 avril dernier vers l’ISS (Station Spatiale Internationale), les étudiants de l’ESTACA ont pu échanger avec quatre astronautes français qui l’avaient devancé.

Dans le cadre des échanges entre les écoles du groupe ISAE, ils ont en effet bénéficié d’une conférence exceptionnelle organisée par l’Ecole de l’Air, en présence de Jean-Loup Chrétien, Claudie et Jean-Pierre Haigneré et Léopold Eyharts pour évoquer le vol habité et sa place dans la défense de l’Espace. Ils ont partagé avec les étudiants leur expérience exceptionnelle lors de leurs missions spatiales et leur vision de l’avenir du spatial.

Le vol habité, extraordinaire laboratoire scientifique et diplomatique

Le vol habité fête cette année son soixantième anniversaire, puisqu’en 1961 Youri Gagarine réalisait la première orbite autour de la terre prouvant qu’il était possible d’aller dans l’espace et de revenir se poser sur Terre. Depuis 20 ans, l’ISS a accueilli plus de 200 astronautes à son bord, elle a servi de laboratoire de recherche scientifique avec pour objectif d’améliorer et de pérenniser la vie sur Terre. Parmi eux, dix français ont participé à l’histoire des programmes spatiaux, dont Jean-Loup Chrétien, Claudie et Jean-Pierre Haigneré et Léopold Eyharts qui ont à cœur de partager leur expérience avec les jeunes qui contribueront à l’avenir du spatial.

Jean-Loup Chrétien, premier Français dans l’espace dès 1982, participait à la conférence en direct des Etats-Unis, il a rappelé qu’« au-delà d’une aventure scientifique, une mission spatiale est aussi une aventure humaine ». Jean-Pierre Haigneré a de son côté expliqué que la Station Spatiale Internationale « est un outil diplomatique fantastique. Nous avons toujours été capable de travailler ensemble, partageant l’entraînement puis les résultats, même quand il y avait des tensions politiques parmi les 15 pays impliqués comme les États-Unis et la Russie ». Pour Léopold Eyharts, choisi pour partir dans l’espace par le CNES en 1990, « cette coopération internationale reste essentielle à la continuité de programmes spatiaux très onéreux ». Et Jean-Lou Chrétien a souligné que « le temps passe très vite. Bientôt, nous dépasserons les centaines de kilomètres autour de la Terre et nous irons plus loin. Il ne faudra alors plus se voir comme venant d’un certain pays mais juste tous de la Terre. »

Les enjeux du spatial pour demain

Tous les astronautes présents ont les yeux rivés vers l’avenir pour réfléchir aux opportunités offertes par le vol habité. L’Espace couvre des enjeux militaires avec de nouveaux défis pour la défense dans l’espace mais aussi des enjeux économiques avec le « New Space », qui prévoit de commercialiser l’utilisation de l’espace, par exemple en y envoyant des touristes mais aussi en permettant à des entreprises de tester des technologies en apesanteur. Enfin des enjeux qui touchent directement l’avenir de l’humanité avec la question de la présence humaine prolongée dans l’espace, qui pourrait commencer par une base lunaire puis, pourquoi pas un jour, une exploration habitée de la planète Mars. Ces projets supposent de résoudre des défis scientifiques nombreux pour parvenir à vivre dans un environnement hostile, avec l’aide de technologies qui n’existent pas encore. Et la France devra jouer son rôle dans cette aventure. Claudie Haigneré rappelle ainsi que «l’humain est devenu l’élément stratégique du spatial, au-delà de l’exploration. Et pour les prochains objectifs que sont la Lune, puis Mars, l’Europe et la France doivent continuer à être ambitieux et se positionner dès à présent dans les discussions s’ils souhaitent faire partie de la construction de l’avenir dans l’espace. »

Les programmes spatiaux à venir sont ambitieux et ils mobiliseront des centaines de milliers de femmes et d’hommes dans l’industrie spatiale. L’agence spatiale européenne prépare déjà les prochaines générations d\’astronautes et vient d’ouvrir sa nouvelle sélection. Mais les ingénieurs auront aussi un rôle clef à jouer dans un avenir proche pour préparer ces programmes. Les intervenants ont donc terminé leur intervention en encourageant les étudiants à s’investir complètement dans leur métier pour être les meilleurs possibles dans leur domaine et continuer à rêver, à conserver leur motivation pour contribuer aux programmes à venir.

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